Sponsor historique de la « petite reine », la Lotto a connu deux grands bouleversements durant l’intersaison et non des moindres. En premier lieu, elle a perdu son leader, Philippe Gilbert, tout simplement le meilleur coureur au monde après une remarquable saison 2011. Mais la loterie Belge a également vu son co-sponsor, Omega Pharma, se faire la malle chez Quick-Step, l’ennemi juré et grand rival national.

Sans faire un recrutement tapageur, la formation de Marc Sergeant s’appuiera essentiellement sur la quasi-totalité de l’effectif de l’an passé auquel il faudra ajouter des jeunes espoirs prometteurs. Une bonne partie de la pression reposera donc sur les épaules du sprinter maison André Greipel. Habitué à claquer autour de 20 bouquets par an, il n’a pas eu son rendement habituel après avoir quitté la HTC. Mais avec une victoire d’étape sur le Tour de France et une médaille de bronze lors des Mondiaux, sa saison fut amplement réussie. De plus, il pourra compter sur un renfort de qualité avec la venue de Gregory Henderson, poisson pilote de premier choix. Si l’on rajoute des hommes comme Vicente Reynes ou Marcel Sieberg, le train de la Lotto-Belisol aura fier allure !

Contraint à l’abandon durant la dernière Grande Boucle suite à une vilaine chute, Jurgen Van den Broeck sera à n’en pas douter revanchard, lui qui avait tout misé sur l’épreuve juilletiste. Bien que le parcours ne devrait guère l’avantager, il rêve d’améliorer son classement de 2010 où il avait terminé à une brillante 5e place (ndlr : désormais 4e après le déclassement d’Alberto Contador).

Du coup, c’est un autre compatriote qui s’était révélé au grand jour en la personne de Jelle Vanendert. Vainqueur d’étape au sommet du Plateau de Beille et 19e du général, ce dernier franchit un palier indéniable après avoir été un équipier modèle sur les classiques pour son leader Philippe Gilbert. Avec le départ du Remoucastrien, il sera désormais l’atout numéro un de son équipe lors des Ardennaises.

Un autre coureur s’était également révélé en haut de l’affiche lors d’un Grand Tour. En effet, durant le Tour d’Italie, un jeune néo-pro nommé Bart de Clercq avait brillamment résisté au retour des cadors lors de la 7e étape. Il aura désormais un rôle d’électron libre tout comme des pointures du calibre de Jurgen Roelandts, l’ancien Champion de Belgique 2008, ou encore Lars Bak, vainqueur du Tour de l’Avenir 2005.

Revenu au bercail après son passage à la Française des Jeux, on prédit un bel avenir à Gianni Meersman. Souvent blessé ces derniers mois, il devrait néanmoins rapidement faire parler de lui une fois la plénitude de ses moyens retrouvés. En revanche, on suivra avec curiosité l’arrivée de l’iranien Mehdi Sohrabi, recruté essentiellement pour son capital point UCI.

A l’image de certaines formations, la Lotto-Belisol misa grandement sur la jeunesse durant la coupure hivernale avec de probables graines de champions parmi les Gaetan Bille, Brian Bulgac, Jens Debusschere, Tosh Van der Sande ou encore Jonas Vangenechten. Afin d’apprendre les rudiments du métier, ils pourront se faire les ailes aux côtés du baroudeur Olivier Kaisen, du vétéran Jurgen Van de Walle ou des expérimentés Adam Hansen et Frederik Willems.

Malgré la perte de sa pièce maitresse, la formation Belge aura encore de quoi briller avec André Greipel, l’un des tout meilleurs sprinters mondiaux mais aussi de son duo en V : Van den Broeck/Vanendert. Un V synonyme de nombreuses victoires ?